Célébrée le 8 mars de chaque année, la Journée internationale de la Femme trouve son origine au XXe siècle en Europe et aux États-Unis dans la lutte pour le droit de vote et de meilleures conditions de travail. En 1977, les Nations Unies a officialisé la journée et maintenant on la fête partout dans le monde afin de promouvoir les droits des femmes.
À l’occasion de cette Journée internationale de la Femme, une question que les femmes se poseront pourrait concerner la fracture numérique de genre qui existe partout dans le monde, surtout en Afrique.
Une publication de APC , Association pour le progrès des communications, « La fracture numérique de genre en Afrique francophone: Une inquiétante réalité », examine les disparités de genre par rapport à l’accès aux TIC dans 6 pays : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Selon l’auteur, «Globalement, les femmes ont un tiers de chances en moins que les hommes de bénéficier des avantages escomptés de la société africaine de l’information ».
Mais pourquoi une telle disparité existe? En Afrique, les femmes doivent faire face à plusieurs barrières aux TIC: des barrières linguistiques et d’alphabétisation, le manque de temps libre à cause de leurs nombreuses responsabilités familiales et la déstabilisation des relations de genre que les nouvelles technologies peuvent causer.
UgaBYTES, une ONG ougandaise promouvant l’accès aux TIC dans les zones rurales d’Afrique de l’Est, a mené une étude sur deux télécentres ruraux pour découvrir pourquoi ils n’attiraient pas les femmes rurales. Une des raisons était le fait que les femmes et les hommes cherchaient des informations différentes. Tandis que les hommes cherchaient de l’information sur la politique, l’économie, et le marché des affaires, les femmes cherchaient de l’information sur la santé, y compris le VIH et le SIDA, l’éducation et les bourses, les conseils pour la formation professionnelle, et la sécurité alimentaire. Si l’information n’était pas disponible, les femmes retournaient chez elles pour continuer leurs tâches familiales tandis que les hommes restaient pour jouer des jeux, utilisant le télécentre comme un lieu de divertissement.
Beaucoup de femmes avaient des difficultés à trouver du temps libre pour aller à un cybercafé parce qu’elles avaient beaucoup de responsabilités familiales. En plus, comme l’anglais est considéré comme la langue primaire de la technologie, des femmes analphabètes en anglais ne se sentaient pas toujours à l’aise en utilisant l’Internet et les ordinateurs.
Une dernière barrière qui empêche les femmes est le fait que l’Internet et le téléphone portable sont des TIC qui sont aperçues comme des déstabilisateurs des relations de genre établies, comme entre un mari et sa femme. Qui contrôle le téléphone mobile dans un ménage est une question de pouvoir qui peut provoquer des conflits. Cependant, selon l’organisation GenderIT, le téléphone portable est un outil clé dans la lutte contre la violence contre les femmes. Elle a trouvé que les femmes qui ont des portables ont beaucoup plus de chances de signaler à quelqu’un si elles sont attaquées.
Pour en savoir plus sur la fracture numérique de genre, consultez l’étude de APC ou un article du site Global Voices qui donne un bon résumé sur tous ces défis en utilisant aussi la vidéo (anglais).
Exprimez-vous et laissez vos commentaires: à votre avis, pourquoi existe-t-il toujours la fracture numérique de genre? Que ferez-vous pour fêter la Journée internationale de la Femme ?
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